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Saviez-vous qu’il existe au sein de l’Université Clermont Auvergne, des recherches pour prédire précocement les pathologies liées à la périnatalité ?

Ce projet est porté par Oshma Chakoory, une chercheuse en bio-informatique, ingénieure de maturation chez CAI pour un de nos projets et entrepreneure. Lauréate de la dernière édition du Bootcamp Expl’AURA, nous l’avons interviewé pour vous en apprendre plus sur son projet et ses recherches !

Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots et nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Oshma Chakoory et je suis originaire de l’ile Maurice. En 2018, j’ai commencé un master en bio-informatique à l’Université Clermont Auvergne, puis j’ai poursuivi avec un doctorat en bio-informatique encadrée par le prof. Pierre Peyret et Dr.Sophie Marre au sein du laboratoire MEDiS.

Le sujet de ma thèse était de développer des modèles d’intelligence artificielle en se basant sur l’analyse du microbiote chez des personnes saines et des personnes atteintes de pathologies variées, dans le but de prédire ces pathologies.

Pourquoi avoir choisi de travailler dans la recherche en particulier ?

Ce qui me passionne par-dessus tout, c’est la curiosité et l’innovation dans le domaine de la recherche et le désir de développer des approches novatrices dans le domaine de la santé numérique. En particulier, le microbiote intestinal, considéré comme notre deuxième cerveau, est au cœur de nos préoccupations. Il est crucial de comprendre que le microbiote intestinal joue un rôle fondamental dans les processus de digestion mais aussi dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire.

Chaque individu possède ses propres microbiotes, et certaines variations peuvent témoigner d’une évolution vers une pathologie. C’est pourquoi il est essentiel de prendre soin de notre microbiote intestinal, car il est étroitement lié à notre santé.

C’était donc un choix personnel, qui te tenait à cœur ?

Au début, c’était plus pour répondre à un besoin. A Maurice, la bio-informatique est encore peu développée et il y a un réel manque à combler. J’ai donc décidé de me spécialiser dans ce domaine afin d’apporter ma contribution et répondre à ce besoin. Travailler en bio-informatique, c’est être capable d’analyser ses propres données biologiques générées expérimentalement et de tester des hypothèses établies théoriquement; C’est un domaine où l’on ne s’ennuie pas, du moins, il n’y a pas de temps pour ça.

Que fais-tu aujourd’hui et sur quoi portent tes recherches ?

Actuellement je travaille sur un projet intitulé « microbiote IA » qui vise à développer des stratégies d’intelligence artificielle pour le diagnostic précoce de pathologies humaines avec un focus sur la périnatalité. Il s’agit d’une continuation de ma thèse.

Mes recherches en bio-informatique et intelligence artificielle ont fait émerger des modèles prédictifs, qui permettraient aux cliniciens d’identifier au préalable les personnes enceintes ou nouveau-nés à risques et ensuite d’adapter les traitements par rapport à la pathologie ciblée afin de limiter les graves séquelles.

C’est donc sur ce sujet que va être créée ta startup ?

Tout à fait, ce projet a permis de développer des modèles d’intelligence artificielle pour détecter les variations des microbiotes pouvant signaler l’évolution de pathologies liées à la périnatalité.

Cette approche innovante a démontré des résultats exceptionnels dans la prédiction de pathologies, qui n’avaient jamais été décrites jusqu’à présent

Pourquoi as-tu voulu créer ta startup ?

Ce n’était pas forcément mon intention à la base, tout est venu grâce aux résultats prometteurs de ma thèse qui ont ouvert la voie à des applications pratiques, de laboratoire aux essais cliniques.

De plus, les cliniciens étaient très enthousiastes, puisqu’il s’agissait de modèles prédictifs dont ils avaient besoin au niveau clinique.

À travers cette aventure entrepreneuriale, je suis déterminée à faire progresser le bien-être de l’humanité et à évoluer sur le plan personnel et professionnel.

Comment vois-tu l’avenir de cette nouvelle start-up ?

Radieux ! Grâce aux prochaines améliorations et finalisations de ces deux modèles prédictifs, les cliniciens auront à leur disposition un outil pour mieux identifier les risques et adapter les traitements en fonction des pathologies.

Nous pourrons ainsi réduire la sévérité des pathologies et parviendrons donc à améliorer la qualité de vie du patient mais aussi celle de l’entourage qui est touché par ces pathologies.

Où en es-tu actuellement dans le développement de ton projet ?

Pour l’instant, nous avons plusieurs modèles prédictifs qui sont encore au stade de la recherche. La prochaine étape est pouvoir valider ces modèles en essais cliniques pour pouvoir bénéficier d’un marquage CE (engagement sur sa conformité aux exigences fixées par la réglementation communautaire).

En même temps, je m’investis dans l’élaboration de mon business plan et je prépare également mon dossier pour candidater au fameux concours i-Lab. J’ai également participé à la dernière édition du bootcamp Expl’AURA afin d’y voir plus clair niveau potentiel marché.

Quel est le rôle de CAI dans tout cela ?

Clermont Auvergne Innovation nous accompagne dans le développement du projet au sein du laboratoire pour trouver les bons partenaires et maturer les résultats en vue de collaborations futures. Ils nous accompagnent également dans la création et le développement de la startup, et tout ce que cela comporte, notamment la création de mon business plan.

En tant que chercheuse, c’est un domaine qui m’est inconnu. CAI m’accompagne pas à pas sur la validation de mon modèle économique, créer un réseau, me faire connaître dans le monde d’entrepreneuriat, m’aider à valoriser mon projet et établir une stratégie de financement et investissements pour booster le développement de la startup.

La startup devrait être opérationnelle en septembre 2025.

 

Ce projet a été financé par le gouvernement dans le cadre du Fonds de garantie d’intervention AII Deeptech 2